9.30.2011

Plusieurs d’entre nous croient que les priorités sont " naturelles " . C’est inexact.

Une priorité est un principe qui détermine une préférence.
Sans priorité, on ne peut pas choisir.
" Décider " c’est choisir une option parmi d’autres.
Choisir c’est préférer.
On préfère selon ses priorités.
Nos priorités déterminent ce que nous considérons " bien " et pour qui c’est " bien ". Beaucoup d’entre nous croient que les priorités sont " naturelles " ou " tombent sous le sens ". C’est inexact.  






Ce sont des affirmations arbitraires que nous devons poser, car sans elles nous ne pouvons pas prendre nos décisions.

Avant la première guerre mondiale en Europe, beaucoup de gens croyaient que " bien " signifiait " tout ce qui est bien pour le Roi et la Patrie ". Aux Etats-Unis, beaucoup de gens croyaient que " ce qui est bien pour la General Motors est bien pour les USA ". Mais est-ce que " ce qui est bien pour la GM " est bien aussi pour l’entreprise Ford ?  
Les salariés de chez Ford pensent peut-être différemment.

Les priorités humaines sont créées par les gens et non par la " Nature ", ni par Dieu, ni par l’Histoire, ni par la Réalité.

Rien ni personne de l’extérieur, au-dessus ou au dessous, ne nous impose nos priorités. Si c’était le cas, nous n’aurions pas de problèmes politiques. Beaucoup pensent que " l’instinct de survie " est l’ultime priorité que nous impose la Nature.
Les priorités humaines sont décider par chacun de nous, et non pas conclure.
Il n’existe pas de priorité absolue.

Un sondage réalisé par la BBC en 2004 a montré que 71% des américains étaient prêts à " mourir pour Dieu ".
Ils accordent donc plus de valeur à Dieu qu’à leur propre survie.
Ils donnent plus de valeur à leur mode de vie qu’à leur vie elle-même.
Ils préfèrent risquer leur vie pour la Liberté et l’Honneur plutôt que vivre dans l’oppression et la honte.
"La mort plutôt que le déshonneur ! " et " La liberté ou la mort ! " étaient la base de la motivation des millions de personnes qui se sont battus contre l’oppression plutôt que de s’y soumettre. Est-il préférable de se soumettre à l’oppression nazie? Beaucoup ont répondu " NON ".

Les sociétés humaines n’ont pas été créées par la nature. Elles sont des créations humaines arbitraires. En créant les sociétés, les gens se sont libérés de l’emprise totale de la nature sur eux. Dans la nature, les comportements sont dominés par les besoins biologiques. Il n’y a rien de " bien " dans la dépendance totale aux besoins biologiques : elle interdit toute liberté et réduit les priorités à une seule, la survie. La vie en société nous libère de cet esclavage en facilitant la satisfaction des besoins biologiques. La vie en société nous permet de choisir librement nos propres priorités, et non celles de la nature.



On peut classer les priorités politiques en cinq grandes catégories en posant la question : " je veux faire ce qui est bien ", mais pour qui est-ce bien ? " Voici les cinq réponses possibles :

1. c’est bien pour moi et ma famille (priorité égocentrique)(pas disponible au Quebec)
2. c’est bien pour mon Roi, pour mon pays, ma nation, ma tribu (priorité ethnocentrique) (Liberal, Parti quebecois, ADQ, CAQ, Parti liberté
3. c’est bien pour l’humanité (priorité anthropocentrique)(Quebec solidaire, NPD)
4. c’est bien pour Dieu (priorité théocentrique)
5. c’est bon pour la nature (priorité biocentrique)(Parti Vert)

A tout moment nous n’utilisons qu’une seule priorité. Nous avons besoin de cette priorité, car sans elle nous ne pouvons pas décider.
Nous ne pouvons pas avoir deux priorités en même temps : nous ne pouvons pas préférer deux choses en même temps.
Je peux bien désirer deux choses, mais si je dois choisir l’une, je dois faire usage d’une seule priorité.


Chaque priorité exclut toutes les autres. La devise Bon pour la patrie " exclut le bon pour moi ". La devise Deutschland über Alles " exclut Rule Britannia ", et toutes les deux excluent bon pour l’humanité ". Je peux, comme beaucoup d’autres, utiliser une priorité dans un cas précis, et une autre dans une autre circonstance, mais à chaque instant, je ne peux utiliser qu’une seule priorité.

Les conflits économiques et politiques viennent de conflits de priorités. L’ethnocentrisme d’un groupe entre nécessairement en conflit avec l’ethnocentrisme des autres groupes, ce qui les mène souvent à des affrontements et à la guerre. L’égocentrisme étant une des priorités fondamentales du Capitalisme, contredit l’anthropocentrisme qui est une des priorités principales du Socialisme.

Chacune de mes priorités possède des sous-priorités, pour m’aider à décider ce que bon " signifie. Bon pour moi " peut signifier une bonne santé, une grande fortune, le pouvoir suprême, le bonheur parfait ou une vie très longue. Mais encore là, je ne peux pas faire usage que d’une seule sous-priorité à chaque instant donné.

Je décide selon mes priorités, mais je tire une conclusion en appliquant un raisonnement logique pour l’analyse de données : je n’utilise pas mes priorités personnelles. Je ne peut pas choisir une conclusion. Les conclusions ne sont pas choisies mais imposées par les données et par la logique.

Et pour la politique ? La politique est une décision ou conclusion ?
Les politiciens votent pour définir les politiques.
Personne vote pour établir des conclusions.
Donc la politique est une affaire de décisions.
L’ Intérêt de la Patrie " était la priorité des européens jusqu’à la première guerre mondiale. Des millions d’européens se sont engagés pour mourir pour cette priorité.

Mais deux guerres mondiales ont changé les priorités des gens. Aujourd’hui, la plupart des habitants d’Europe et d’Amérique du Nord (sauf le Quebec) ont une autre priorité : l’égocentrisme. Je fais ce qui est dans mon propre intérêt ".



Nos priorités sont programmées pendant notre enfance par nos parents, nos professeurs et nos leaders.
Une fois implantées, il devient très difficile de les changer.

Nous croyons que notre priorité est naturelle ", que c’est " le seul choix sensé ".
Mais toutes les priorités sont arbitraires. Je ne peux justifier d’aucune de mes priorités " objectivement ", car toute justification serait elle-même basée sur une autre priorité, qui elle-même nécessiterait justification.